Situ? ? l'angle nord-est de la forteresse, il subit de nombreuses transformations au cours des si?cles. ?difi? dans la seconde moiti? du XVIe si?cle, il conserva pendant les XVIIe et XVIIIesi?cles une fonction essentiellement militaire, bien qu’il abrit?t les assembl?es du D?w?n. Une garnison de janissaires en assurait la d?fense. Au d?but du XIXe si?cle, le dey ‘Al? Kh?ja, craignant les ?meutes populaires, y fit ?difier son palais, d?but d’une s?rie de transformations.


Deux entr?es principales y donnent acc?s. L’une conduit par une porte vo?t?e ? la cour, l’autre du cot? de la rue m?ne ? une entr?e en chicane qui permet de pr?server l’intimit? de la maison ; cette formule, d?j? pr?sente dans l’Antiquit?, se rencontre aussi bien dans l’architecture civile que militaire. L’entr?e en chicane donnait acc?s ? une salle centrale orn?e d’une fontaine en marbre et d'une coupole semi-circulaire aux murs orn?s de c?ramique et de peintures


Quatre ailes construites sur trois ?tage, entourent une grande cour rectangulaire, noyau central du palais, qui comprend les appartements du Dey avec un petit pavillon en bois tr?s d?cor? dit « pavillon du coup d’?ventail », des cuisines, un hammam, une salle de musique dont le mur du fond est d?cor? par une arcature avec des petites colonnettes. Le harem se trouve dans l’aile nord-ouest du palais ; zone ind?pendante r?serv?e aux femmes, il s’organise autour d'un patio construit au dessus du D?w?n et du tr?sor.


Les carreaux de c?ramique qui garnissent les murs du palais pr?sentent en g?n?ral des compositions florales et v?g?tales. Inspir?s de l’art italien, ils sont import?s d'Europe et de Tunisie. La plupart des carreaux que l'on trouve ici sont tunisiens : rien d'?tonnant ? cela puisque les relations commerciales maritimes avec Tunis ?taient ais?es et ? peu pr?s constantes. Les autres proviennent d'Italie, de Hollande et d'Espagne.

L’inspiration des d?cors de la c?ramique tunisienne est ? rechercher dans les r?pertoires d?coratifs andalou, turc, persan sinon europ?en. En effet, la technique doit beaucoup aux artisans andalous install?s dans le quartier des Qallaline. Les influences persanes, anatoliennes, syriennes se sont m?lang?es aux ?l?ments andalous apr?s l’exode en Tunisie de 80 000 musulmans chass?s d’Espagne par Philippe II en 1610. De l’?poque ottomane, nous n’avons pas de donn?es fiables si ce n’est le site de Tlemcen qui pourrait avoir produit les petits carreaux de pavage estamp?s ? couverte brune, verte ou jaune et quelques plaques de c?ramique ? entrelacs g?om?triques que l’on retrouve dans les demeures et mosqu?es alg?riennes.

Le palais t?moigne ?galement de l’histoire contemporaine de l’Alg?rie. En effet, c’est sous ses deux colonnades qu’en 1827 le c?l?bre « coup d’?ventail » du dey Husayn fut inflig? ? l’?missaire fran?ais, ?v?nement pr?texte ? l’exp?dition militaire qui s’ensuivit. Durant l’occupation, le g?n?ral De Bourmont modifia la structure du palais afin d’en faire son lieu de r?sidence. La forteresse fut coup?e en deux par une route et isol?e des autres ?difices qui la jouxtaient.